Shooting range


Shooting range ou l’activité la plus "cliché américain" que l’on pouvait trouver. À part la nourriture (non, les américains ne mangent pas que des hamburgers), l’un des autres nombreux clichés des américains, c’est les armes à feu (rassurez-vous, ils en ont aussi des tas sur nous). Attention, cet article n’est pas pour dire que nous sommes en faveur des armes à feu mais juste une expérience pour goûter à cette grande inconnue qui fait tellement peur (en tous cas à nous). Le shooting range, c’est un stand de tir ouvert au public et dimanche, nous avons suivi une classe d'initiation aux armes à feu.


Holliston est une ville de 13,500 habitants au sud de Boston. On s’y rend en 45 min et c’est là-bas que nous avons rendez-vous avec notre instructeur dont, bien sûr, j’ai oublié le nom, mais pour une fois l’excuse est bonne : l’arme située sur sa ceinture nous prend un peu par surprise… Bien avant ça, c’est avec nos têtes de touristes que nous rentrons dans le magasin, on est de suite repéré comme les gens qui ont un bon Groupon*.

L'armurerie est impressionnante : des armes partout, sur tous les murs et 3 ou 4 employés avec chacun une arme à la ceinture. Au mur, pas  trop d'armes de petit calibre mais des fusils qui sortent tout droit des films d'action. En face d’eux, des armes (étonnant) et des balles. Plein. Plein plein. Dans des boîtes en cartons, des sacs en plastiques (le même dans lequel vous mettez votre sandwich de pique-nique...), le tout sur des étagère pas du tout protégée d'accès. Impressionnant.

On nous dit qu’on on a le temps de faire un tour avant la séance si on veut. L’endroit n’est pas grand mais nous nous retrouvons avec plus grand chose à dire à part “ah oui quand même” (qui fonctionne encore mieux avec nos têtes de touristes). Finalement, notre instructeur nous appelle et on se dirige vers une salle de classe, grise, triste, avec des tables toutes fines. Un jeune homme arrive, il est tout fin avec un air sévère et parle vite. Bien sûr, il a un pistolet à la ceinture. Il arrive avec 4 pistolets, 1 revolver et un fusil d'assaut. Ils ont tous un bout de scotch rouge dessus, dans nos têtes on se demande si ce ne sont pas des jouets.

Il commence par nous demander si nous sommes droitier ou gaucher. Nous sommes tous droitiers, ça tombe bien, il déteste les gauchers… Bon, bah faut pas embêter le monsieur, il s'est levé du pied gauche... On manie un par un les armes qu’il nous présente avec plus ou moins de mal, le tout pour tirer des lasers et/ou à vide. L’important est de bien tenir l’arme et surtout, de ne viser ni le pied, ni le voisin, ni l’instructeur ou quoi que ce soit d’autre qui ne serait pas la cible devant soit.

Notre instructeur apporte alors un Ruger Mark III semi-automatique (22 mm), un Smith & Wesson 617 revolver (22 mm), un fusil Smith & Wesson M&P 15-22 semi-automatique (22 mm) et une AK-47 (39 mm). Si vous êtes comme moi, il n’y a que cette dernière qui sonne à peu près commun ainsi que les mots “revolver” et “semi-automatique”. Jusque là tout va bien, on est tous perdus (et un peu impatients, mais nerveux). La session commence avec le Ruger qui se révèle beaucoup plus léger que ce que j’aurais penser. On atteint la cible, mais il faut dire qu’elle n’est qu’à 16 pieds (= 5 mètres), oui, on est débutant ou on ne l’est pas… 

On passe ensuite au revolver façon cowboy, mais là, on fera pas les malins. Deux types de tirs : double ou simple action. Bizarrement, la double action requière uniquement d’appuyer sur la gâchette (mais l'arme fait deux actions) alors que la simple action requière d’armer le chien avec le pouce gauche (oui, on tient l’arme des deux mains et pas en gangster) puis de tirer. On s’aperçoit rapidement que tirer aussi vite qu’un cowboy, c’était possible en 1800 mais qu’après l’arrivée des téléphones portables et du tactile, notre index ne sert plus à grand chose… Nos index ne sont donc pas vraiment costauds, surtout pour des petites mains. Bref, moyen facile. On aura 5 balles pour chaque pistolets.

On passe alors aux choses sérieuses avec les fusils d'assauts et c’est une tout autre histoire, ou un autre poids, à vous de choisir. Le Smith & Wesson ne se manie pas trop trop mal, le poids est aussi assez gérable. Niveau cible, on n’est loin d’être champion du monde de tir, mais on ne sort pas de la feuille (format A3), c’est déjà ça. Ah oui j’oubliais, on est désormais à 24 pieds (un peu plus de 7 mètres). On tirera 10 balles avec ce fusil.

Enfin, pour terminer en beauté et en fanfare, on nous tend la AK-47. Une arme avec une petite touche boisée, un peu plus lourd mais qui rappelle vraiment ceux des films, normal, c’est les mêmes. La prise en main est largement plus difficile, le poids et le casque anti-bruit n’aidant pas (pour poser la joue sur la crosse). Il faut mettre la cible alignée avec le petit bout en fer là, mais si là, devant en flou et le cercle tout aussi flou minuscule au départ mais qui devient gigantesque. Bref, c'est pas facile. 

Comme des pros (ou pas), on ne tirera pas en dehors de la cible/feuille (ou sinon c'était quand on fermait les yeux). Par contre, le gros gros effet de surprise revient au bruit, et aussi au recul de l’arme. On en n’a pas vraiment parlé jusqu’ici parce que le recul était minime voire absent. Malgré que l'on soit prévenu (sauf le premier à passer), le son est vraiment, vraiment surprenant. La video, pour vous donner une idée:

 

Finalement, on tire chacun 5 balles, le mien s’enraye au bout de 4, magnifique. Beaucoup moins précis mais avec des balles plus grosses, la différence est bien visible sur les cibles. On ressort surpris mais un peu foufou de la salle d’entraînement mais surtout content d’avoir mis le doigt sur un fait d’actualité qui revient souvent : les armes aux États-Unis. Alors non, on n’en achètera pas et non on ne cautionne pas le port de l’arme ou la détention à la maison, mais dans un endroit sécurisé comme celui-là, c’est vraiment très sympa, ça sort de l’ordinaire (même si je garde beaucoup plus d’entrain pour le trampoline). Une expérience à refaire donc (mais pas tout de suite), la peur et appréhension en moins.

En plus l’heure est à un prix assez déconcertant qui nous ramène à la réalité du port d’arme un peu trop facile aux États-Unis. Après discussion avec des amis américains, il semblerait que ce soit plus ou moins commun d'aller à un centre de tir. Une collègue à même quelques armes chez elle, étonnant. On vous rassure (message aux parents), le Massachusetts est l’un des états les plus strictes en matière d’arme, on vous a dit qu’on était bien ici? :)

Petite anecdotes de fin: lorsque nous sommes rentré dans le magasin, il y avait des clients (que nous n’avons bien sûr pas photographié) dont l’un achetait une sorte de fusil à pompes. On regardait un peu de loin et Doudou de dire “j’aimerais bien tenir ce genre d’arme, je me demande ce que ça fait”. On ne sait pas (et ne saura jamais) si le monsieur était canadien ou non, mais il s’est tourné vers Doudou et lui a demandé s’il voulait le tenir -avec permission du vendeur bien sûr et non chargé- pour ensuite tendre l’arme à Doudou. Ils sont sympas ces américains :) 


*Groupon est, comme son nom l'indique, un site d'achat en groupe/en grande quantité. Le but est de faire baisser les prix de ce qu'on achète. Les Groupon peuvent être des activités, des ateliers, des achats de produits, bref, un peu de tout.

3 commentaires:

  1. Très bel article et bien écrit, nous sommes rassurés de votre enthousiasme sur cet expérience, je pense que Claude tentera l'expérience sur place.

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