Nice

S'il y a bien une chose qui est sûr avec Benjamin, c'est qu'on ne se sent pas attaché à une région, un pays. Certes, nous sommes français mais pas du type extrêmement fiers d'être français, aucun sentiment patriotique ou quoi que ce soit. On a beaucoup voyagé, on a bougé et on a appris tellement sur les gens et les cultures que s'en approprier une serait trop égoïste de notre part On est des habitants de la Terre et puis c'est tout, on essaie de la protéger, de l'explorer et de la connaître en simple visiteur.

Pourtant, depuis hier j'ai mal, mal au coeur et la peur au ventre, Nice est touché par un incident horrible et mes ami(e)s n'ont pas tout de suite répondu présents. Il est 19h ici, il est 23h là-bas; le décalage horaire n'a jamais été une aussi grosse barrière entre mes amis et mois. Mes mains tremblent et je ne trouve pas les mots, j'ai juste les larmes qui viennent, instinctivement. J'ai honnêtement toujours trouvé ça étrange ces gens qui pleurent pour des gens qu'ils ne connaissent pas et puis hier ça m'a frappé: c'est juste plus fort que vous. Mes amis vont bien, ils ont juste décidés que le feu d'artifice de la promenade c'était pas pour eux cette année et j'en leur suis infiniment reconnaissante. Pourtant je continue d'avoir cette boule dans la gorge, et des larmes de temps à autre qui arrivent sans prévenir. J'écris même cet article sans trop savoir ce que je vais en faire... Je suis triste, je pleure et je ne sais pas pourquoi. Je sais juste que c'est horrible, que les gens de Nice tâcheront de se reconstruire comme ils peuvent mais que pour l'instant il n'y a pas grand chose à dire.

Je n'ai pas envie de haïr, pas envie de détester. Les gens qui ont fait ça avaient leurs convictions et leurs raisons et je m'en fiche, haïr c'est facile, je ne jouerais pas leur jeu. On pense juste à ces familles et ces gens, cette peur et ce drame qui a eu lieu hier soir. Nice, on est de tout coeur avec vous.