Acheter une voiture - Partie 1


On y pensait, on s’est lancé, on a changé la voiture pour une magnifique (en toute objectivité) Mazda 3. Pourquoi faire un article sur ça? Et bien parce que la démarche d’achat, c’est un peu comme un Fort Boyard, mais en moins fun, on vous raconte...


Ce qu’il faut commencé par dire, c’est qu’on s’était plus ou moins arrêté sur le modèle. On hésitait entre une CX3, une CX5 et la Mazda 3. Rien d’important me direz vous mais si, car ce doute nous a permis d’aller voir la concurrence, chez Honda, et de découvrir un type de vendeur très particulier: celui qui est prêt à vous vendre sa mère et sa soeur (moyennement bon prix). Je plaisante. Faisons les choses dans l’ordre: on a essayé le CX3 et la Mazda 3 (le CX5 me plaisait beaucoup mais c’est grand, genre “t’as-pas-un-talkie-walking-pour-parler-aux-gens-à-l’arrière?” grand). Ce jour-là, il fait froid (températures négatives), et après l’essai, le froid à raison de nous et on repart bredouille. À part l’intérieur de la voiture,on a pas bien avancé. Et pour être honnête, la vendeuse n’était pas bien motivée/expressive pour nous vendre quoique ce soit. Par curiosité, on va chez Honda essayé leur nouveau modèle, le HR-V, concurrent direct du CX3.

La scène se passera exactement comme ça: on se gare, on ouvre les portes, on se demande si on essaie que celle-là ou une autre ou… Et là, venant de la boutique, un vendeur vient nous voir et demande ce que nous voulons et s’il peut nous aider. Quel service! On lui dit qu’on vient essayer le HR-V et il nous dit u’il est désolé, que malheureusement cette voiture a du succès et qu’ils n’en n’ont pas en stock. Du coup on repart et il re-rentre dans le magasin. On regarde 2-3 voitures sur le parking et quelques secondes plus tard, on entend Shiva (le prénom du vendeur), qui court vers nous et nous dit que nous avons de la chance, il ne savait pas mais un HR-V est revenu au garage la veille, son acheteur ayant changé d’avis. On peut donc l’essayer. On en a de la chance...

On rentre dans le magasin, on s’assoie et on attend. On attend une dizaine de minutes et il va falloir s’y habituer parce qu’on va y passer 1h30, essaie inclus. Il revient avec les clés, photocopie le permis de conduire et c’est parti. Un petit tour autour de la voiture, elle est mieux que ce que je pensais, maintenant, à nous la route! 10 minutes plus tard, nous revenons, le vendeur nous presse d’aller à l’intérieur, c’est vrai qu’il fait froid, mais on a pas bien vu la voiture quand même monsieur… Asseyez-vous asseyez-vous, je reviens.
10 minutes. Il revient.

C’est maintenant que commence le jeu de “vous avez de la chance”. Pour être honnête, la voiture me plaisait bien, même si les finitions ne sont pas aussi poussées que chez Mazda. Shiva nous dit que nous avons de la chance que la voiture soit disponible, ce modèle ne reste jamais plus de 2 jours en magasin, en plus elle nous plaît, on est vraiment des petits veinards. La négociation commence. Nous voulons échangé notre voiture contre une nouvelle, on ne sait pas encore laquelle, par contre on sait qu’on ne veut pas de voiture terne: ni gris, ni noir, si blanc, plutôt rouge ou bleue. Mais qu’à cela ne tienne, Shiva nous dit “elle est là la voiture, elle est pour vous, vous pouvez repartir avec mardi (nous sommes samedi)”. Ah. Bah c’est bien, mais vous nous donné une ristourne?

La ristourne se passe différemment de ce qu’on pensait: le prix de la voiture ne descend pas. Par contre, le prix de la reprise de notre voiture augment. Cotéé à $5,400 Shiva nous demande d’abord à combien nous espérions la vendre. On lui dit $6,000, il a un petit sourire sur le coin des lèvres, ça pue pour nous, il sait qu’on bluffe… Il nous demande si son manager peut aller voir la voiture, si nous en sommes propriétaire, s’il y a un prêt en cours, etc. Doudou va donc chercher le titre de propriété et je reste seule avec Shiva. Vous ne devinerez jamais ce qu’il m’a dit: “vous aimez cette voiture (ce n’est plus une question), elle est là, elle est pour vous, elle vous attend”.

Pourquoi j’ai l’impression qu’il a l’impression que me convaincre? Pourtant non, c’était moi le bad cop* non? Doudou revient, j’ai le sourire au lèvres, s’il n’avait pas tenté de me persuadé quand Doudou était parti, ça m’aurait grandement étonnée. Shiva récupère les clés et le titre et part pour 10 minutes.

Après des aller-retours entre nulle-part et par là-bas dans le coin, Shiva revient et nous donne sont prix: $3,500, aïe. Au cas où on aurait oublié, Il nous rappelle que la voiture est là, qu’elle est pour nous, qu’on a de la chance, tout ça. On lui dit qu’on avait pas prévu d’acheter aujourd’hui et qu’on connaît pas la voiture. Oui, mais on a de la chance, la voiture est là, elle est pour nous, elle nous plaît? Oui, mais pas la couleur. Oui, mais elle est là, elle est pour vous et vous repartez avec lundi ou mardi, parce que sinon elle partira chez quelqu’un d’autre alors que cette voiture, vous l'aimez bien. Ah bah oui alors… Au bout de quelques minutes, la conversation évolue: notre Fiesta coûte désormais $4,000. Intéressant, mais on aime toujours pas la couleur nous...

- “elle est là, elle est pour vous! Vous l’aimez? Elle me va pas rester longtemps, c’est une opportunité à ne pas rater!”
- "
Oui mais on ne connaît pas cette voiture, on ne sait même pas si elle est bien"
- “oui mais elle est là”


Ah bah si on le sait pas ça… quelques échangent plus tard, notre Fiesta gagne $200. C’est fou ça, on est presque étonné (non je plaisante). Il écrit des chiffres sur un papier, fait des additions, calcule les taxes et même s’il rechigne un peu, il nous donne le prix final out-of-the-door comme on dit. Parce que bon, on le sait que le prix peut paraître intéressant, mais quand on ajoute les taxes (6% du prix), puis la taxe gouvernementale ($365), la commission du vendeur ($170), les frais administratifs qui comprennent la registration des plaques ($150), et d’autres frais que j’oublies probablement, on grimpe vite. C’est d’ailleurs comme ça que pour notre Fiesta, comme des gros pigeons, on pensait acheter une voiture à $9,000 mais qui après taxes et autres, nous est revenu à $12,000. Aïeuuh.
Shiva grommelle un peu quand on lui demande se qu’on va réellement payer, il grommelle un peu plus quand il apprend qu’on ne fera pas de prêt (les concessionnaires se font leur marge aussi sur les prêts). Finalement, devant nos mines pas trop trop convaincues, il nous dit “bon -pause dramatique- si je vous propose $5,000 vous achetez?”. Nous, on rit un peu (déjà qu’on commençait bien au bout du quatrième “elle est là, elle est pour vous”) en disant qu’on n’aime toujours pas la couleur et qu’on connaît toujours pas la voiture, qu’on l’a vu 5 min à l’extérieur et qu’on l’a conduit pendant 10. Il décide d’appeler son manager qui lui, va peut-être faire quelque chose pour nous...

Le manager, dont on a complètement oublié le nom arrive, nous serre la main, prend un air solennel et nous dit “cette voiture part vite, vous l’aimez, c’est une belle opportunité. Si je vous reprend votre voiture $5,200, vous la prenez?”. C’est à ce moment que ça me saoule. Je lui re-explique qu’on connaît pas la voiture, qu’on était partie pour une autre, que notre voiture vaut plus, et qu’on aime pas la couleur. Il se lève, nous sert la main, il a compris, la négociation est terminée. On a toujours de la chance ou pas? La suite dans le prochain article...

*bad cop/good cop : technique du gentil et du méchant, utilisé normalement par les policiers dans les films pour faire parler un suspect. Là, pour nous vendre un truc.

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