Women's Lunch Place

Mercredi 12 février, c'était ma première journée de volontariat au Women's Lunch Place (comprenez "Le lieu où déjeunent les femmes"... Cette traduction est nulle, mais vous avez le principe). J'ai rendez-vous à 7:30 (oui, du matin), je ne sais pas trop ce que je vais faire mais bon, faire du bénévolat ça a toujours été une idée qui me trottait dans la tête, aujourd'hui, j'ai l'occasion alors c'est parti...
NB : Je n'ai pas pris de photo pour cet article, c'était pas trop trop approprié je trouve. Du coup, images d'internet !

Debout à 6:15, je décolle mes yeux, mets en route mon cerveau, je dois être au 67 Newbury Street à 7:30 (j'arriverais 15 min en retard, mieux évaluer les prévisions du métro la prochaine fois), l'endroit est plutôt simple à repérer, le WLP se trouve dans le sous-sol d'une vieille église en plein milieu d'une grosse rue de Boston... Un petit escalier se cache à côté de l'entrée principale, une porte, une deuxième, je prend un badge où il y a (presque) écrit mon nom : aujourd'hui, je m'appelle Maggie*. Ce badge qui permettra que le monde vous appelle par votre prénom, même les dames qu'on sert, et perso, je trouve ça plus sympa. Je me coiffe de mon hairnet (comprenez "filet sur la tête", des casquettes sont aussi disponibles). J'ai également droit à un tablier au logo de l'association et des gants, que j'ai enlever/jeter/changer à peu près 400 fois pour des raisons d'hygiène...

Josh Birdsall à gauche, le chef en cuisine du WLP

C'est Josh Birdsall le chef cuisto ici, c'est à lui qu'on doit demander quoi faire. Nous sommes plusieurs nouveaux dont Jérémie, français aux États-Unis depuis l'âge de 3 ans, sa mère est française et son père américain. Il vit chez sa mère avant d'aller rejoindre sa copine à Chicago (enfin, à Notre-Dame, mais Chicago c'est plus simple). Il y a aussi Amanda, une asiatique qui aura son diplôme cette année. Nous sommes un peu perdu, mais on nous prend vite en charge et c'est parti pour de l'épluchage/découpage/assaisonnement (5 épices, rien que ça)/cuisson au four d'une dizaine de butternut, on mélangera ensuite avec des épinards frais et des cranberries. Ensuite vient les 8 pounds de poulet (environ 3 kg... Non, il y avait plus que ça, j'ai jamais vu autant !) à assaisonner avec 6 épices, puis cuisson au four et découpage en lamelles. Puis la demi douzaines d'énormes oignons à découper en lamelles pour les faire caraméliser. Il y avait aussi une espèce de salade type une frisée verte foncée avec les "frisures" violettes, que l'on cuira à la vapeur.

Enfin, quelques plats à préparer, des poivrons à couper pour le lendemain et quelque chose du genre 10 kg de pommes de terres (énoooormes patates, eh eh, spécialement données pour les oeuvres caritatives) à découper en cubes. Ensuite, des remplissages de trucs et de machins, du nettoyage, des aller-retours au walk-in (la petite chambre froide/frigo). Finalement, mon passage devait se faire entre 7:30 et 11:15 mais je m'amuse bien et les gens sont cools, du coup je suis restée jusqu'à 14h15.

Parmi les services qu'offre le WLP : petits déjeuners et déjeuners gratuits, ateliers créatifs, aide à la recherche de job, service d'avocats, programme et conseil santé, bibliothèque, atelier d'expression, repas pour les occasions particulières (fêtes, anniversaires, ...), excursions, accès aux sanitaires.

Au menu aujourd'hui : quinoa et légumes, poulet paprika chili, butternut épinard, puis une pomme et 3 petits biscuits (chocolat/coco, beurre de cacahuète ou shortbread***). C'était rudement bon et surtout très sain. J'avoue je me suis dit que ça ressemblerait plutôt à la cantine (surtout avec mon filet sur la tête) avec de la nourriture un peu pas gégé, mais en fait non, que des légumes, de la cuisson au four sans trop de matière grasse et quand il y en a, c'est de l'huile d'olive. Ca m'a même envie d'y manger tous les jours dis donc !

Il y a même une alternative pour les végétariens, une steak veggie, c'est ouf ! Du coup, après les avoir servi, j'ai demandé l'avis aux principales intéressées à savoir si le plat leur plaisait, elles m'on répondu que c'était chaud, que c'était sain et que oui, c'était bon, sauf ma voisine qui a laissé son quinoa de côté et qui peste contre une dame qui passe donner pomme et biscuits, qui tarde à venir la voir. D'ailleurs je n'ai pas trop bien compris, elle a fait les table autour de nous, puis une personne à notre table, puis est reparti et est revenu... J'avais tendance à penser que la dame à côté de moi ne pestait pas pour rien, du coup je lui ai donné ma pomme dès qu'on en a eu une :)

Les femmes qui viennent au WLP trouvent une écoute, des conseils pour les orienter hors de leur situation précaire.

Pourquoi j'ai changé plein de fois de gants ? Parce que quand vous avez un gros bol de poulet qu'il faut mélanger avec les mains puis en préparer un autre, donc prendre les boîtes d'épices (énooooormes boîtes), il faut changer de gants. J'ai d'ailleurs fait la connaissance de Barbara, une dame qui était un peu sous-chef au WLP, qui avait de bonnes notions de français du coup elle me parlais en bribes de français quand je ne comprenais pas (oui, "ladle" c'est pas évident que c'est une louche, surtout quand Josh parle rapidement...). Elle m'a bien dit de penser à boire et quand je l'ai remercier elle m'a dit "c'est normal je suis une maman aussi", et m'a dit "de rien mon petit chou", c'était trooooooop mignon ! Donc voilà on a bien rit, c'était vraiment sympa.

Donc oui, on mangeait ce qu'on préparait, c'est prévu dans le programme du bénévolat, on mange ou non avec les gens (moi je préfère avec), et on a le droit de piocher dans ce qu'on veut, du petit déjeuner au déjeuner en passant par les boissons et le pain (avec beurre ou beurre de cacahuète et/ou confiture). C'était vraiment sympa, du coup, j'ai demandé à y retourner chaque mercredis jusqu'à ce que je trouve un travail... Voilà !

* "Maggy" c'était original en France, mais on l'écrivait "Maguy". Ici, ça l'est aussi ici, mais on l'écrit "Maggie", décidément...
** Une espèce de sablé qu'on mange souvent avec le thé.