Et l'anglais dans tout ça ?


C'est l'une des questions qui revient souvent quand on vous parle : "l'anglais, ça va mieux ?" C'est une grande question à laquelle on ne peut pas vraiment répondre, c'est assez difficile de s'auto-évaluer mais à priori, il y a eu de bonnes évolutions depuis 6 mois. Petit retour sur le franglais plus ou moins contrôlé...



On ne se le cache pas, l'accent français, on l'a, on le garde, d'ailleurs il est souvent rapidement repéré et nous donne une bonne excuse pour ne pas se faire comprendre ou mal prononcer des mots, on est lazy* nous, les frenchy c'est connu. Mais on a de la chance, les gens sont gentils de manière générale, et répéter n'est pas un problème pour eux, ils ne se diront pas, même un quart de seconde, que ça les embête, donc ils répètent, et nous, on déchiffre.

Les premières semaines, c'était plutôt difficile, en tous cas pour moi : je sors d'un anglais d'école et pas vraiment appliqué dans la vie courante. Doudou lui, pratique au travail, du coup il maîtrise au moins l'écrit et à plus de vocabulaire que moi. Le plus frustrant au début, c'est quand vous vous concentrez un max pour finalement comprendre une blague 1 minute après, c'est le moment dit "de solitude" et surtout, c'est irrattrapable... La personne en face est déjà partie ou dans un autre sujet de conversation, mais vous avez bien lu sur son visage qu'il/elle vous a grillé à faire croire que vous aviez compris... Parce que oui, même si on ne comprend pas tout, on essaie, et on ne fait pas répéter deux fois, ça nous parait rustre. On établi alors à ce moment, contre son gré ou en accord tacite avec son soi intérieur, des techniques plus ou moins nulles : faire semblant d'avoir compris et/ou rire bêtement parce ici, c'est positive attitude... On se frotte à beaucoup d'échec, j'avoue, bah oui, fallait avoir un bon anglais cocotte. Il est souvent arrivé de rire bêtement et me rendre compte 30 secondes plus tard que c'était une question, raté. Autant vous dire que les bostoniens sont gentils mais pas pigeons non plus, aller leur reparler tient du gros gros défi après ce genre de moment...
La personne en face de moi quand je demande où se trouve quelque chose dans les rayons d'un magasin

Il y a eu aussi (et encore maintenant) des moments de complète incompréhension, je crois qu'il n'y a pas mieux pour descendre votre confiance linguistique. Après sondage auprès de mes amis de conversation, j'ai eu vent que ça n'était pas forcément de notre faute et que certains américains ne cherchent pas à comprendre et ne veulent pas faire l'effort de comprendre, et qu'il ne faut en aucun cas, le prendre pour soi et continuer d'essayer d'améliorer son anglais tant que possible.

J'ai donc développé plusieurs techniques, plus ou moins fructueuses, pour tâcher de me faire comprendre dans ces cas-là :
- la définition : tenter de faire comprendre un mot avec plein d'autres, sauf que quand la personne ne comprend pas "water" (= eau), j'aurais du mal à utiliser un autre mot... Pareil pour "fer à repasser".
- les gestes : une technique très très vite abandonnée à part avec Kenan, parce que nous, ça nous faire marrer de faire des bruitages.
- abandonner... Parce que sans le vocabulaire, autant chercher l'eau pour le fer à repasser par soi-même dans les rayons du magasin. Penser à remercier donc la personne (aussi inutile et incompréhensive qu'elle soit) avant de partir.

Quand on passe une commande sans qu'on nous fasse répéter...

Avec tous ça et un peu d'entraînement avec mes conversation partner, on arrive maintenant à mieux comprendre, répondre aux blagues, rire aux bons moments et commander sans trop de difficulté au restaurant et cafés. On peut même dire qu'on maîtrise les formules de courtoisie : "keep warm" (= "ne prenez pas froid", ne marche qu'en hiver bien sûr), "take care" (= prenez soin de vous), "have a good one" ("bonne journée"). La grosse difficulté reste dans les nombres, une horreur. Je reconnais aisément mon numéro de téléphone et peut dire ma date de naissance sans trop de problème mais donner moi un téléphone à rappeler et vous me perdez en moins de temps qu'il faut dire "whaaaaat ?" ("quoiiiiii ?").

De manière générale, je dirais que notre anglais est meilleur, surtout en compréhension (on va au cinéma sans en ressorti avec un air de poisson rouge hébété), les échanges avec les gens se font plus facilement et on nous fait beaucoup moins répéter, ce qui est rassurant mais pas impossible dans le futur. On verra quand j'aurais un travail, les premiers mois seront probablement difficiles, surtout avec les unités de mesures...


*Lazy = fainéant

2 commentaires:

  1. +1 sur le water
    jai eu le meme pb dans l'avion...parfois pls fois sur le meme vol en plus...

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  2. Pourtant c'est pas compliqué "water" !!! C'est super frustrant je trouve...

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